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15 decembre 2009: Plastimo. «Un sentiment de gâchis énorme»

«Désabusés et écoeurés». Cesont les sentiments qui prévalent chez les salariés de Plastimo, le fabriquant d'équipements nautiques installé à la base des sous-marins, au lendemain de la finalisation du plan de restructuration, après une ultime réunion du comité d'entreprise, vendredi. Les salariés se sont réunis en assemblée générale hier matin. «Il y a un sentiment de gâchis énorme», commente, désabusé, le délégué CGT de l'entreprise, Gilles Le Roch, qui a expliqué à la centaine de salariés réunis les indemnités de départ pour les 63 suppressions de postes, dont une cinquantaine de licenciements secs. Les salariés se demandent, surtout, comment un des fleurons de l'industrie nautique en France a pu se retrouver avec 120M€ de dettes l'été dernier, à l'issue d'une période exceptionnelle pour la filière nautique de dix ans de croissance.

Système de transmission mis en cause

Le rapport de l'expert commandité par le comité d'entreprise a livré quelques éléments de réponses. Les représentants du personnel dénoncent le système de transmission de l'entreprise Plastimo, devenue le groupe Navimo, qui a changé trois fois d'investisseurs entre1997 et2004. Par l'intermédiaire d'un système connu sous le terme de «Leverage Buy Out» ou LBO. Il s'agit d'une acquisition d'entreprise, le plus souvent par un fonds d'investissements, qui rachète une société en ayant recours à l'endettement bancaire. Comme un particulier qui souhaite acheter une maison, l'investisseur n'apporte qu'une partie des fonds et emprunte le reste. En échange, il bénéficie du régime de l'intégration fiscale qui lui permet de diminuer sa base d'imposition.

Trois investisseurs en huit ans

Dans le cas de Plastimo, c'est la holding Navimo qui a joué le rôle d'investisseur. Entre 97 et 2004, la holding a changé trois fois de mains par ce biais. Si la valeur de l'entreprise a augmenté à chaque opération, sa dette aussi. En 97, lors de la première transmission, la valeur de Plastimo était de 13M€. En 2004, elle était passée à 123M€. Pendant ce laps de temps et en plein boum de la plaisance, certaines années, 90% des bénéfices dégagés par le groupe Navimo ont été reversés aux actionnaires, sous forme de dividendes. Pendant ce temps, la plate-forme logistique installée dans le K2 se dégradait. «Les dirigeants précédents n'ont rien fait», déplore Gilles Le Roch. Il appartient désormais au nouveau propriétaire du groupe, son P-DG Albert Journo, de ne pas faire comme ses prédécesseurs et de relancer la machine. Il a déjà réussi à faire passer la dette, cet été, de 120M€ à 9M€. Le prix à payer ce sont les 63suppressions de postes chez Plastimo, dont une cinquantaine de licenciements. «Si c'est pour repartir du bon pied et que le nouveau P-DG n'est pas en train de préparer une entourloupe, du style revendre dans quatre ou cinq ans avec une belle plus value...», soupire Gilles Le Roch. «Nous voulons garder la production à Lorient et nous craignons qu'il ne la délocalise en Roumanie».


15/12/2009
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