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Les salariés du grand magasin du centre-ville ont voulu marquer le coup hier.Ils protestent contre des salaires trop faibles. Ils ont cessé le travail toute la matinée.

Le premier jour des soldes, chez Eurodif, on ouvre à 9 h, d'habitude. Car c'est l'affluence à tous les étages pour les vêtements, les rideaux ou le linge de maison. Les premiers clients sont tombés sur un piquet de grève. Et pas beaucoup de vendeurs dans les rayons, vu que la quasi-totalité des salariés étaient dehors. Surtout des femmes. Revêtues de grands sacs plastiques siglés au nom de l'enseigne, elles ont fait signer des pétitions et expérimenté, pour la première fois, l'exercice du mouvement social. « On n'avait jamais fait grève, depuis l'ouverture d'Eurodif à Lorient, le 3 mai 1986 exactement », résume Christine Le Rouzic, représentante du personnel du magasin, qui n'est pas syndiqué.

« Autant nous jeterdes pièces dans la rue »

Nombreuses sont celles qui travaillent là, depuis les débuts. Si elles reconnaissent que leurs conditions de travail sont bonnes, en revanche, les salaires ne suivent pas. « Des négociations ont été entamées avec la direction à Paris. Le 10 juin, c'était la dernière réunion. On nous propose une augmentation de 0,004 % ! » Ils ont fait leurs comptes. Cela ferait quatre euros de plus par mois. « Autant nous jeter des pièces par terre dans la rue » lâche Marylise, 23 ans d'ancienneté, qui avec d'autres collègues n'a pas peur d'afficher son bulletin de salaire : 1 167 € par mois.

Pas de nouvelles négociations

A midi, tous ont repris le travail. « On ne peut pas se permettre une journée complète de grève. » Elles espèrent que ce mouvement parviendra aux oreilles de la PDG d'Eurodif, Jo Bueters. Eurodif compte 80 magasins en France, dont celui de Lorient. Des mouvements de grève ont été enregistrés dans d'autres villes de l'Ouest tels que Quimper ou Angers. Hier, la direction parisienne a commenté : « Lors de la réunion du 10 juin, nous avons fait un constat de désaccord, sur nos propositions. Nous n'avons pas l'intention de rouvrir les négociations ». La société indique qu'elle va consacrer, en 2009, 2 % du budget salaires aux augmentations annuelles.