Pas loin de Sarzeau

Pourquoi le Premier ministre a-t-il choisi le Pôle emploi de la rue François-Toullec hier pour parler de la « bataille pour l'emploi »? Parce qu'il compte des amis politiques localement : le maire Norbert Métairie, les députés Gwendal Rouillard et Philippe Noguès, la sénatrice Odette Herviaux, les conseillers généraux Émile Jétain et Yves Lenormand, etc. Mais le choix de Lorient permettait aussi à Jean-Marc Ayrault d'intervenir non loin de sa résidence secondaire qu'il possède à Sarzeau.

Au-delà des chiffres

La visite est intervenue au lendemain de la publication des chiffres du chômage en France. « Nous sommes sur la bonne voie », a déclaré le Premier ministre. Qui fait fi des polémiques : « Au-delà des chiffres, au-delà des statistiques, ce sont des hommes, des femmes qui sont concernés et qui ne s'intéressent pas aux commentaires secondaires. Ils veulent trouver un emploi, un emploi durable, un emploi qui correspond à ce qu'ils ont envie de faire et qui leur permet de vivre leur vie. »

Charlotte et son emploi d'avenir

Le Premier ministre a rencontré plusieurs demandeurs d'emploi, conviés à venir témoigner de leur parcours. Parmi eux, Charlotte, 25 ans, BEP comptabilité, en emploi d'avenir à la Sauvegarde 56. Un contrat d'un an dont le but est de donner aux personnes une formation qualifiante et de trouver du travail. Jean-Marc Ayrault a saisi l'occasion, offerte sur un plateau, d'affirmer que les emplois d'avenir étaient « des vrais emplois, des emplois utiles ». Il a même invité les grandes collectivités à en signer davantage encore.

Solenne en contrat de génération

Reconversion professionnelle, apprentissage, contrat aidé... les témoignages ont illustré les multiples accompagnements possibles pour accéder à l'emploi. Solenne, elle, est en contrat de génération dans une imprimerie lorientaise. Elle est suivie par Josiane, la cinquantaine, sa tutrice. Qui l'a fait bénéficier de tout son savoir. Un exemple soutenu par Jean-Marc Ayrault et Michel Sapin, son ministre du Travail, présent hier : « Il s'agit de maintenir l'emploi senior, transmettre de l'expérience et recruter des jeunes. » Du gagnant-gagnant, dirait-on encore.

Une poignée de Bonnets rouges

Retenus par un cordon de CRS, une quinzaine de militants des Bonnets rouges pour le moins désorganisés voulaient marquer le coup sous la pluie : « On aurait bien voulu faire un petit coucou à M. Ayrault, lui dire qu'il est grand temps qu'il change de tactique, qu'il arrête de taxer les Français, que les Bretons ne sont pas des moutons. Ce que l'on voudrait faire en Bretagne c'est ce qui se passe actuellement dans le monde entier, la relocalisation des pouvoirs. On veut décider chez nous, vivre et travailler en Bretagne. »

Les comptes de la CGT

La CGT, avec le comité Chômeurs, souhaitait rencontrer le Premier ministre et a constaté que « l'agence Pôle emploi Marine, établissement ayant une mission de service public, a été privatisée pour la visite de Jean-Marc Ayrault ». La CGT voulait évoquer les chiffres du chômage, soulignant que le lundi 23 décembre, Pôle emploi ne diffusait que « 79 offres CDI temps plein, pour 23 000 inscrits ».

 

Gildas JAFFRÉ, Charles JOSSE, et Émilie MASSEMIN.