ANIMATEURS DE LE VILLE DE LORIENT : ASSEZ DE LA PRÉCARITÉ
Deux bottes de paille, quatre
tentes et trois tables posées sur la place de l'hôtel de ville, pour
dire qu'à ce régime-là, ils ne sont pas certains de pouvoir payer les
factures le mois prochain. Affichées sur les murs de la mairie, des
feuilles de paie incarnent les raisons de leur colère, avec des salaires
nets oscillant entre 180 et 300 €. Faute d'accord trouvé avec la
mairie, les animateurs vacataires de la ville ont décidé de débrayer à
l'heure de midi et d'aller dire leur colère autour d'un pique-nique
revendicatif devant l'hôtel de ville, à l'appel d'une intersyndicale
CGT, Sud Slem, et Unsa. La ville de Lorient emploie aujourd'hui 90
animateurs vacataires, pour 30 titulaires. «Un ratio dans la moyenne
nationale», assurent les services. Hier, ils étaient 70 grévistes
déclarés. 40 participaient au rassemblement, grossi par des collèges
titulaires ou agents territoriaux venus «en solidarité» d'Hennebont ou
Lanester.
«Ça suffit!»
«Ce sont des gens qui ont
cinq à quinze ans d'ancienneté, mais sont dans la plus grande précarité
et corvéables à souhait», condamne Régine Lejeune (CGT). «Des
discussions ont été entamées il y a trois mois avec la Ville, mais on a
seulement vu un élu mercredi dernier, pour aucune proposition. Alors ça
suffit». Leurs revendications sont claires: 20 titularisations (à
28heures minimum hebdomadaires), et la contractualisation de ceux qui le
désirent. Faute de quoi leur mouvement sera reconduit «chaque jour»
jusqu'à obtenir gain de cause, assurent les syndicats. Mouvement
qualifié de «chantage à la grève» par la Ville, pour qui il signifiait
hier la fermeture des négociations.
Plan de titularisations contre «cas par cas»
Car
la municipalité campe à l'heure actuelle sur son projet, à savoir
«titulariser cinq agents par ansur un temps plein», comme le rappelle
Florence Appamon, directrice générale des services à la Ville de
Lorient. «Notre souhait est de voir les situations au cas par cas: parmi
les agents il y a des étudiants, des temps partiels voulus, d'autres
qui ont des activités à côté ou sont prêts à faire des remplacements
d'Atsem ou passer des concours... Créer arbitrairement X postes sans
pouvoir garantir un temps plein serait un non sens». Le bras de fer
pourrait en tout cas se prolonger au moins jusqu'à jeudi, où les
services de la Ville doivent rencontrer un représentant des animateurs
vacataires par école. En attendant, les animateurs doivent remettre le
couvert ce midi, toujours devant l'hôtel de ville.
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