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Des artistes,des responsables de structureset des élus se sont réunis hier au Quartz dans le cadre de la journée nationale de mobilisation pour la culture. Leur inquiétude grandit, devant les réformes en cours.

Le monde de la culture est en ébullition. Depuis plusieurs mois, les artistes, les compagnies, les associations et les théâtres sentent planer une menace de plus en plus précise, directe ou indirecte, sur leurs activités. Après la manifestation qui avait réuni plus de 7.000 personnes à Paris le 29mars dernier, le monde de la culture s'est à nouveau mobilisé hier, jour anniversaire de l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, grand chef d'orchestre de la rupture.

Baisse des financements

À Brest, cette journée nationale de mobilisation pour la culture apris la forme d'une conférence de presse à laquelle ont pris part une bonne quarantaine d'artistes, d'associations et responsables de structures, ainsi que trois élus, Patricia Adam, Nathalie Sarrabezolles et Reza Salami, qui ont chacun un mandat départemental et ne peuvent que regretter labaisse des financements. GaëlleAbily, adjointe brestoise àla culture, qui ne pouvait être présente, atenu à apporter «lesoutien dela ville de Brest aumonde dela création».

«Très inquiets sur l'avenir de nos métiers»

Fabien André, délégué régional du Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles), a passé en revue les décisions qui hypothèquent l'avenir des structures: le ministère de la Culture qui se délite, la réforme des collectivités territoriales et la révision des politiques publiques, qui ne garantissent plus les financements de la culture, la baisse des budgets des départements, qui dans certains cas débouchent sur une diminution de 30% des budgets culturels... «Nous sommes très inquiets sur l'avenir de nos métiers», a-t-il déclaré. Patricia Adam est tout aussi inquiète de la disparition des départements, car «c'est la démocratie qui est en jeu», et Nathalie Sarrabezolles, déléguée à la culture, souhaite engager avec les artistes une réflexion sur ce qu'il est possible de faire dans ce contexte en matière de création et de diffusion. Guy Abgrall, de la CGT du spectacle, s'est inquiété de la réforme de l'assurance chômage, qui n'avantagera sans doute pas les intermittents du spectacle, et a rappelé que son syndicat réclamait toujours la dissolution du conseil de la création artistique mis en place par Nicolas Sarkozy, et auquel participe Jacques Blanc, directeur du Quartz.

«Ce sont les artistes qui font exister les structures»

Bernard Lotti, du théâtre de l'Instant, «romanichel», a un peu secoué la torpeur ambiante en soulignant «la primauté de l'artistique» et en remettant en cause la culture du «plus il y a de monde, mieux c'est!» : «Ce sont les artistes qui sont importants. Les structures existent parce qu'il y a des artistes. Ce sont des gens essentiels sans qui rien ne se fait!». Fabien André estime qu'il y en aura de moins en moins car «un jeune de 20 ans n'a aujourd'hui aucun avenir artistique»