Crise financière :la Banque en première ligne
Crise financière :
la Banque
en première ligne
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Bulletin n° 38 - 10 octobre 2008
Depuis longtemps maintenant, la CGT a averti le gouvernement de la
Banque que l’expansion démesurée des marchés financiers et de leur
pouvoir déboucherait nécessairement sur des crises de plus en plus violentes
et de plus en plus destructrices pour les entreprises et pour
l’emploi.
Depuis longtemps, malgré nos avertissements, les gouverneurs successifs
n’ont écouté qu’un dogme : « le marché a toujours raison ». Ils ont continué,
par leur politique monétaire, d’alimenter l’incendie spéculatif qui
menace aujourd’hui de ravager toute l’économie mondiale. Il y aurait
pourtant urgence à tirer les leçons de tous ces événements :
·
les financiers en déroute appellent les banques centrales à leur secours:
il serait temps que le service public de la monnaie fonctionneau bénéfice de tous
, et non au service d’une finance qui necroit qu’à la loi du profit maximum pour quelques-uns !
·
les agences de notation sont montrées du doigt : n’est-il pas temps derappeler que
la Banque de France cote de façon impartiale et indépendante200 000 entreprises
petites et grandes, selon des critèresrigoureux qui pourraient être encore améliorés pour prendre en
compte non seulement la solidité financière mais aussi l’efficacité
économique et la responsabilité sociale de ces entreprises ?
·
la faillite de la banque Northern Rock a révélé, l’année dernière, lesdangers du régime britannique où l’autorité de supervision bancaire
est séparée de la banque centrale, et regroupée avec les équivalents
anglais de l’Autorité des marchés financiers et de l’Autorité de
contrôle des assurances : cela ne doit-il pas faire réfléchir le gouvernement
au moment où la loi de modernisation de l’économie vient de
l’habiliter à
réformer par ordonnances le système de supervisionbancaire
en France ?·
après l’affaire Kerviel, le gouverneur et la secrétaire générale de laCommission bancaire ont regretté publiquement l’insuffisance des effectifs
du SGCB : n’y a-t-il pas urgence à
revaloriser le statut desagents chargés de ce service public
– et de tous les agents de laBanque - et à mieux reconnaître leurs qualifications, pour pouvoir recruter
les compétences nécessaires dans le cadre du statut ?
·
le nombre de demandeurs d’emplois inscrits à l’ANPE augmente déjà,la crise risque de faire exploser le nombre de ménages surendetté
s: est-ce bien le moment de mettre à l’étude la suppression d’une
partie des implantations décentralisées de la Banque ?
·
Les PME risquent d’être les premières victimes du resserrement ducrédit. Christine Lagarde et François Fillon s’agitent beaucoup pour
prouver qu’ils s’en occupent. Savent-ils qu’à compter de 2012, la Banque
risque de refuser son soutien à ces entreprises ? En effet
,l’Eurosystème prévoit de ne plus refinancer les crédits aux entreprises
d’un montant inférieur à 500 000 euros
. Alors que toutesles banques centrales du monde se trouvent forcées d’assouplir leurs
critères de refinancement, comment justifier une telle discrimination
?
·
au contraire, pour que l’effondrement du système financier n’emportepas tout sur son passage, il est vital d’en finir avec la « récession sociale
» et de relancer l’emploi, le travail qualifié, les salaires… N’est-ce
pas le moment de se souvenir des propositions de la CGT en faveur
d’
une politique monétaire sélective : les crédits finançant des opérationsfinancières, des licenciements, des délocalisations ou des sorties
de capitaux seraient pénalisés. Au contraire, bénéficieraient de refinancements
privilégiés les crédits aux entreprises qui investissent dans
l’emploi, la formation et le développement des territoires. La sélection
de ces crédits pourrait se faire dans le cadre de fonds régionaux pour
l’emploi solidaire, où tous les acteurs sociaux – banques, administrations
économiques dont bien sûr la Banque de France, mais aussi syndicalistes,
élus locaux, associations – auraient voix au chapitre ;
·
c’est là que se révèle toute l’importance du « suivi de l’économie desterritoires et des bassins d’emplois » inscrit dans le
contrat de servicepublic
entre la Banque et l’État, que nous avons imposé en 2003par l’action du personnel de la Banque et des élus de la Nation :
contrairement à ce que croyaient alors nos dirigeants, il ne s’agit pas
d’une concession à la pression de l’opinion publique, c’est une composante
essentielle des missions d’une banque centrale moderne. C’est à
ce titre que la Banque a toute sa place dans un pôle financier public,
au sein duquel elle agirait, avec La Poste, la Caisse des dépôts, les
caisses d’épargne, pour mobiliser le crédit et l’épargne au service de
l’emploi et de la croissance
Les apprentis sorciers de la finance libéralisée ont conduit l’économie mondiale au
bord du gouffre. Les demi-mesures et les aménagements ne suffiront pas à sauver la
situation : les propositions issues des luttes syndicales doivent faire partie de la solution.
Vous aussi, vous pouvez agir dans ce sens en participant à l’action syndicale à
laquelle la CGT vous invite.
Le secrétariat
Retrouvez les propositions de la CGT
contre la crise financière sur
http://www.cgtbanquedefrance.org
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