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Crise financière :la Banque en première ligne

Crise financière :

la Banque

en première ligne

Syndicat national CGT de la Banque de France – 75-1647 – 35, rue Radziwill 75049 PARIS CEDEX 01

Téléphone : +33 1 42 92 30 44 – télécopie : +33 1 42 60 67 35 – cgt@banque-france.fr

Bulletin n° 38 - 10 octobre 2008

Depuis longtemps maintenant, la CGT a averti le gouvernement de la

Banque que l’expansion démesurée des marchés financiers et de leur

pouvoir déboucherait nécessairement sur des crises de plus en plus violentes

et de plus en plus destructrices pour les entreprises et pour

l’emploi.

Depuis longtemps, malgré nos avertissements, les gouverneurs successifs

n’ont écouté qu’un dogme : « le marché a toujours raison ». Ils ont continué,

par leur politique monétaire, d’alimenter l’incendie spéculatif qui

menace aujourd’hui de ravager toute l’économie mondiale. Il y aurait

pourtant urgence à tirer les leçons de tous ces événements :

· les financiers en déroute appellent les banques centrales à leur secours

: il serait temps que le service public de la monnaie fonctionne

au bénéfice de tous, et non au service d’une finance qui ne

croit qu’à la loi du profit maximum pour quelques-uns !

· les agences de notation sont montrées du doigt : n’est-il pas temps de

rappeler que la Banque de France cote de façon impartiale et indépendante

200 000 entreprises petites et grandes, selon des critères

rigoureux qui pourraient être encore améliorés pour prendre en

compte non seulement la solidité financière mais aussi l’efficacité

économique et la responsabilité sociale de ces entreprises ?

· la faillite de la banque Northern Rock a révélé, l’année dernière, les

dangers du régime britannique où l’autorité de supervision bancaire

est séparée de la banque centrale, et regroupée avec les équivalents

anglais de l’Autorité des marchés financiers et de l’Autorité de

contrôle des assurances : cela ne doit-il pas faire réfléchir le gouvernement

au moment où la loi de modernisation de l’économie vient de

l’habiliter à réformer par ordonnances le système de supervision

bancaire en France ?

· après l’affaire Kerviel, le gouverneur et la secrétaire générale de la

Commission bancaire ont regretté publiquement l’insuffisance des effectifs

du SGCB : n’y a-t-il pas urgence à revaloriser le statut des

agents chargés de ce service public – et de tous les agents de la

Banque - et à mieux reconnaître leurs qualifications, pour pouvoir recruter

les compétences nécessaires dans le cadre du statut ?

· le nombre de demandeurs d’emplois inscrits à l’ANPE augmente déjà,

la crise risque de faire exploser le nombre de ménages surendettés

: est-ce bien le moment de mettre à l’étude la suppression d’une

partie des implantations décentralisées de la Banque ?

· Les PME risquent d’être les premières victimes du resserrement du

crédit. Christine Lagarde et François Fillon s’agitent beaucoup pour

prouver qu’ils s’en occupent. Savent-ils qu’à compter de 2012, la Banque

risque de refuser son soutien à ces entreprises ? En effet ,

l’Eurosystème prévoit de ne plus refinancer les crédits aux entreprises

d’un montant inférieur à 500 000 euros. Alors que toutes

les banques centrales du monde se trouvent forcées d’assouplir leurs

critères de refinancement, comment justifier une telle discrimination

?

· au contraire, pour que l’effondrement du système financier n’emporte

pas tout sur son passage, il est vital d’en finir avec la « récession sociale

» et de relancer l’emploi, le travail qualifié, les salaires… N’est-ce

pas le moment de se souvenir des propositions de la CGT en faveur

d’ une politique monétaire sélective : les crédits finançant des opérations

financières, des licenciements, des délocalisations ou des sorties

de capitaux seraient pénalisés. Au contraire, bénéficieraient de refinancements

privilégiés les crédits aux entreprises qui investissent dans

l’emploi, la formation et le développement des territoires. La sélection

de ces crédits pourrait se faire dans le cadre de fonds régionaux pour

l’emploi solidaire, où tous les acteurs sociaux – banques, administrations

économiques dont bien sûr la Banque de France, mais aussi syndicalistes,

élus locaux, associations – auraient voix au chapitre ;

· c’est là que se révèle toute l’importance du « suivi de l’économie des

territoires et des bassins d’emplois » inscrit dans le contrat de service

public entre la Banque et l’État, que nous avons imposé en 2003

par l’action du personnel de la Banque et des élus de la Nation :

contrairement à ce que croyaient alors nos dirigeants, il ne s’agit pas

d’une concession à la pression de l’opinion publique, c’est une composante

essentielle des missions d’une banque centrale moderne. C’est à

ce titre que la Banque a toute sa place dans un pôle financier public,

au sein duquel elle agirait, avec La Poste, la Caisse des dépôts, les

caisses d’épargne, pour mobiliser le crédit et l’épargne au service de

l’emploi et de la croissance

Les apprentis sorciers de la finance libéralisée ont conduit l’économie mondiale au

bord du gouffre. Les demi-mesures et les aménagements ne suffiront pas à sauver la

situation : les propositions issues des luttes syndicales doivent faire partie de la solution.

Vous aussi, vous pouvez agir dans ce sens en participant à l’action syndicale à

laquelle la CGT vous invite.

Le secrétariat

Retrouvez les propositions de la CGT

contre la crise financière sur

http://www.cgtbanquedefrance.org



10/10/2008
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