DCNS. La colère gronde
DCNS. La colère gronde
La colère est montée d'un cran, mardi matin, à DCNS où depuis plus d'une semaine des salariés multiplient les débrayages pour réclamer des hausses de salaire. L'échec, hier, des négociations risque de durcirle mouvement.
La pluie n'a
pas refroidi la détermination des salariés de DCNS. Bien au contraire! Hier
matin, après l'habituel rassemblement de 7h30 devant le site de production de
la première Fremm (frégate européenne multimissions), les salariés en colère
ont décidé de hausser le ton et de modifier l'action initialement prévue. «On
devait rejoindre la porte Colbert, puis manifester jusqu'au cours de Chazelles
comme vendredi dernier. Mais, au dernier moment, il a été décidé de bloquer tous
les accès à DCNS dès 8h30», souligne Arnaud Suillaud, l'un des représentants de
la CFDT. Officiellement, ce mouvement, relayé sur tous les sites de DCNS,
visait à peser sur les négociations en cours à Paris. Mais certains ouvriers,
mobilisés depuis plus d'une semaine, ont voulu adresser un message aux autres
employés de l'arsenal à Lorient.
400 salariés sur le pont
«Depuis le 1erfévrier, on débraye deux heures par jour pour le pouvoir d'achat
de tous. Il est temps qu'ils en prennent conscience», confie un ouvrier, énervé
par le silence et l'absence des autres catégories. Durant deux heures, près de
400 salariés (sur 2.000) ont manifesté leur colère aux portes de l'arsenal,
n'hésitant pas à enflammer des palettes de bois pour mieux afficher leur mécontentement
et donner un large écho à leur mobilisation au-delà des murs de l'arsenal.
«L'année 2010 a été excellente pour l'entreprise qui continue d'accroître sa
productivité. On en a marre de voir la charge de travail s'alourdir et les
salaires stagner! D'autant que les rémunérations augmentent pour d'autres»,
tonne un gréviste. «Nous voulons un juste retour des richesses», renchérit
Olivier Laurent, l'un des délégués de la CGT.
«Des propositions inadmissibles»
Après ce mouvement d'humeur, les salariés en colère ont remis une motion au
directeur de l'établissement à l'attention du P-DG de DCNS. Dans ce texte, les
organisations syndicales (CGT, Unsa, CFDT, CGC et FO) rappellent que «les
personnels considèrent comme une véritable provocation» les propositions de la
direction «compte tenu de la santé financière actuelle de l'entreprise et des
efforts considérables demandés à chacun». La dernière réunion s'est soldée en
fin de matinée sur un constat de désaccord. «Les propositions salariales sont
inadmissibles. Cette négociation ne peut pas se clore sans de nouvelles
propositions à hauteur des enjeux posés», déclare la CGT qui appelle à
poursuivre les actions. De son côté, la direction rappelle qu'elle octroie,
entre-autres 2,3% d'augmentation aux ouvriers et techniciens ainsi que 1.000 €
d'intéressement à tous les salariés. «N'oublions pas, non plus que le plan de
charge a une conséquence directe sur l'emploi puisqu'à Lorient, nous avons
embauché 200 personnes dont 130 ouvriers et techniciens qui débutent leur
carrière à 1.800 € brut», rappelle la direction lorientaise de DCNS. Les
personnels se réuniront ce matin pour décider de la suite à donner à la
mobilisation. «Après l'échec de ce mardi, le mouvement risque de se radicaliser
à Lorient», craint un délégué syndical.
«L'année 2010 a été excellente pour l'entreprise. On en a marre de voir la charge de travail s'alourdir et les salaires stagner».
- Un gréviste
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