Bis repetita. Il y a trois ans déjà, ils manifestaient leurs inquiétudes devant la préfecture du Morbihan. Cet après-midi, ils remettent ça. Une délégation de deux cents salariés de la société SBFM de Caudan a fait le déplacement à Vannes cet après-midi. "On ne veut pas être le Métal Europe du Morbihan", tempête Pierre Le Ménahès, secrétaire général CGT de l'entreprise qui a été placée récemment en redressement judiciaire. Les pertes cumulées s'élèvent à 25 millions d'euros. C'est l'ensemble du groupe Zen France auquel appartient la SBFM, qui est sur la sellette. Une délégation de salariés est actuellement reçue par le directeur de cabinet du préfet."On veut mettre le représentant de l'État dans le département devant ses responsabilités. Il a promis la mise en place d'une cellule de crise pour accompagner les entreprises en difficulté. On s'étonne que la SBFM ne bénéficie pas encore de ce dispositif. On veut qu'il s'explique sur le sujet." Les salariés attendent avec impatience le projet du mandataire qui sera présenté d'ici le 20 janvier. Mais les syndicats ne se font guère d'illusion : "On craint de la casse sociale".Sur place, des salariés vannetais d'Avon Polymères qui souffrent de la crise du marché de l'automobile, sont venus soutenir leurs collègues de la SBFM. "Chez nous aussi ça va mal, reconnaît Patrick Dano, secrétaire du comité d'entreprise. Nous avons dix jours de chômage partiel en décembre et nous devrions en avoir huit en janvier, février et mars avec des pertes de salaires avoisinant les 300 € chaque mois", conclut-il.