2011 05 PRESSE EN ESPAGNE AUSSI IL Y EN A ASSEZ DE L'AUSTERITÉ
En Espagne, la génération précaire fait entendre son malaise
Ouest France le mardi 24 mai 2011
Les jeunes précaires occupent la place Puerta del Sol à Madrid.
L'été ibère va-t-il succéder au printemps arabe ? Après une semaine de bivouac sur la place Puerta del Sol, la jeunesse espagnole continue de défier la classe politique. Et ce, même si mes socialistes espagnols ont bien reconnu leur responsabilité dans le désastre électoral de dimanche, affirmant comprendre le « malaise » face au chômage et à la crise.
Une défaite historique…
En donnant presque dix points d'avance aux conservateurs du Parti populaire, les Espagnols ont infligé une très lourde sanction aux socialistes pour ne pas avoir réussi à sortir le pays de la crise économique et combattre le chômage, le plus élevé des pays industrialisés, qui touche un actif sur cinq.
Défaite « historique », « tsunami » annonciateur des législatives de mars 2012, relevait la presse en soulignant que « les socialistes encaissent leur pire résultat de l'histoire de la démocratie dans des élections locales ».
… mais assumée
Le Parti socialiste, au pouvoir depuis 2004, a remporté 27,79 % des voix, loin derrière le Parti populaire, en tête avec 37,53 % aux élections municipales.
Le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, a immédiatement fait son mea culpa. « Je sais que beaucoup d'Espagnols connaissent de graves difficultés […] et que beaucoup de jeunes envisagent leur avenir avec inquiétude, aujourd'hui ils ont exprimé leur malaise », a-t-il déclaré.
« Il était raisonnable de penser que le Parti socialiste allait subir un châtiment par les urnes, nous l'assumons et le comprenons », a ajouté M. Zapatero, en excluant des législatives anticipées comme le réclame l'opposition.
Le village alternatif de Puerta del Sol
Depuis le 15 mai, des dizaines de milliers de manifestants, des jeunes rejoints par des citoyens de tous horizons, ont envahi les rues de Madrid et de toutes les villes d'Espagne pour crier leur colère contre le chômage et leur défiance envers les grands partis politiques, accusés d'incompétence et de corruption.
Intervenant pour la première fois depuis le début du mouvement, le roi Juan Carlos a appelé lundi à accorder « un soutien urgent à l'emploi des jeunes ».
Lundi, après une nouvelle nuit de mobilisation, les « indignados » continuaient à occuper la place de la Puerta del Sol, en plein cœur de Madrid, où ils ont installé depuis une semaine un « village » alternatif de bâches bleues et de tentes.
Mobilisation intacte ?
« On compte rester au moins jusqu'à dimanche, mais on n'exclut pas de rester encore plus », déclarait lundi une porte-parole de ce mouvement spontané, né via les réseaux sociaux et qui très rapidement s'est amplifié et structuré.
Passé l'euphorie du week-end électoral, où les manifestants se sont comptés par dizaines de milliers autour de la Puerta del Sol, la foule est devenue moins compacte et les organisateurs tentaient de maintenir la mobilisation intacte.
« On n'a pas remarqué de baisse de mobilisation après les élections », « on se structure encore plus, des gens viennent nous aider », a souligné cette porte-parole.
La constestation se poursuit
A la Puerta del Sol, les contestataires, des jeunes précaires, mais aussi des personnes âgées ou des chômeurs, continuaient lundi à s'organiser, balayant la place avec les employés municipaux, distribuant des petits-déjeuners et réclamant encore davantage de matériel.
Comme à Madrid, les manifestants ont décidé de poursuivre le mouvement, la plupart du temps jusqu'à dimanche, dans de nombreuses villes dont Barcelone et Valence
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