La Légion d'honneur pour Léonne Mahoïc
Décoration. La Légion d'honneur pour Léonne Mahoïc
16 avril 2012 - Le Télégramme
Vendredi, c'est l'émotion et la
fierté qui prévalaient chez tous les participants à la cérémonie de
remise des insignes de Chevalier dans l'Ordre National de la Légion
d'honneur à Léonne Mahoïc, militante CGT, femme docker, et présidente du
Conseil des prud'hommes de Lorient.
«Toutes les ouvrières reconnues»
Comme
nombre le soulignaient: «À travers elle et ses combats, ce sont toutes
les ouvrières qui sont reconnues». Odette Terrade, sénatrice honoraire
a, avant de lui remettre la distinction sollicitée par Alexis Bouroz,
procureur de Lorient, retracé le parcours de Léonne Mahoïc, 71ans:
«Femme de coeur, de justice et de justesse qui a mis sa vie au service
du bien commun; une femme debout épanouie qui n'a en rien sacrifié sa
vie personnelle».
Révolte profonde contre les injustices
Née
à Pontivy, Léonne a commencé à travailler dès 15 ans, «pour gagner 4
sous et faire bouillir la marmite». Deux ans plus tard, elle intègre le
milieu de la pêche. 1971 marque le début de l'engagement syndical à la
CGT de celle qui «éprouve, depuis son enfance, une révolte profonde
contre les injustices». «J'étais la seule syndiquée, quand j'ai arrêté,
nous l'étions toutes», note Léonne qui s'est alors battue pour le droit
au travail et pour avoir le même statut que les hommes.
«Aider les autres m'aide»
Un
combat qu'elle a fini par gagner en 1986 lorsque les ouvrières du
poisson se voient reconnaître le statut de docker professionnel et
obtiennent la fameuse carte G «comme garantie d'un salaire fixe». Mais
cette bataille menée, elle n'en avait pas pour autant fini sa guerre
contre les injustices. Elle entame une nouvelle «carrière» en 1985 en se
faisant élire aux Prud'hommes. Et comme à chaque fois, elle ne prendra
pas cet engagement à la légère, allant jusqu'à «mettre à profit un arrêt
suite à un grave accident du travail pour potasser le droit». Un
engagement reconnu des ouvriers et de ses pairs puisqu'elle est réélue
sans discontinuer et est devenue en 2010 présidente du tribunal des
prud'hommes. «Aider les autres m'aide», tel est le créneau défendu par
Léonne qui s'est dite étonnée de tant d'honneur et a rendu hommage à son
mari et ses enfants qui ne lui ont jamais fait aucun reproche. «Un
engagement sans attendre un merci pour une société plus juste et plus
humaine. Il faut toujours rester solidaire et ensemble. C'est d'ailleurs
pour cela que ce travail, ces combats ont été à la fois très durs mais
aussi ma plus belle expérience».
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