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LA MANIFESTATION DU 28 AVRIL 2011

Manifestation. Tour de chauffe avant le 1ermai

Article du Télégramme  du 29 avril 2011 -

Près de 200personnes se sont rassemblées, hier, devant la Médecine du travail. La pénibilité au travail était au cœur de cette action départementale. Les syndicats ont pointé les difficultés locales.

«Les gens ne supportent plus leurs conditions de travail!». Pour Jacques Brillet, le secrétaire départemental de la FSU, la coupe est pleine. Le syndicaliste n'a pas mâché ses mots, hier matin, lors du rassemblement des organisations départementales. Elles se sont retrouvées devant la Médecine du travail, rue Belle-Fontaine, «lieu symbolique d'une conquête sociale importante». Près de 200 manifestants du privé et du public sont venus dénoncer «la souffrance au travail», dans le cadre de la Journée mondiale pour la sécurité et la santé au travail. Sur place, l'ambiance est bon enfant mais les manifestants sont déterminés. Dans le cortège, les drapeaux, à forte dominante rouge, s'agitent.

«La pression est de plus en plus forte»

Yvon Quénio, délégué syndical UNSA, exprime son ras-le-bol: «La pression exercée sur les travailleurs est de plus en plus forte». Le salarié de la DCNS fustige l'attitude du patronat. «On nous fixe des objectifs sans prendre en compte les conditions de travail. C'est inacceptable», explique le syndicaliste. À quelques mètres de là, Bruno Bothua, secrétaire départemental de la CGT, fait part de ses inquiétudes. «La Bretagne est particulièrement touchée par les maladies professionnelles. Dans la région, elles touchent proportionnellement trois fois plus de salariés qu'en France», commente le cégétiste. Ce dernier avance plusieurs explications: «Les salariés du secteur de l'agroalimentaire sont durement touchés par les troubles musculo-squelettiques (TMS). À 50 ans, certaines personnes, diminuées, ne sont même plus capables d'éplucher une patate».

Renouer le dialogue social

L'ensemble des organisations syndicales (*) pointent le «manque de financement en faveur de la prévention» au sein des entreprises. «Cela fait maintenant huit ans que nous formulons des propositionsà ce sujet», indique Jacques Brillet, avant d'ajouter: «Aucune réponse ne nous a encore été donnéeà ce jour». L'intersyndicale demande que «le dialogue social soit renouvelé expressément avec la participation effective des salariés». Son objectif final est d'instaurer «la reconnaissance de la pénibilité» afin de «permettre aux salariés usés prématurément de bénéficier d'une retraite plus tôt». La récente réforme des retraites offre bien des avancées en la matière. «Maisil s'agit d'une démarche personnelle à travers laquelle le salarié doit apporter la preuve des difficultés qu'il rencontre. Cela renvoi l'individu face à son destin. On est donc loin de l'acquisition d'un droit collectif comme nous l'exigeons», explique Jacques Brillet.

(*) CGT, CFDT, FSU, UNSA, Solidaires et Sud.

  • Steven Lecornu et Pia de Quatrebarbes

La pénibilité au travail, telle qu'ils la vivent au quotidien

Martine Le Bars: «Je travaille dans une usine d'agroalimentaire. La pénibilité, c'est des gens qui pleurent de douleur sur les chaînes, et j'en ai vus. J'ai été désosseusse: avec le couteau dans les mains, ce n'est pas un poste où on a de l'avenir. Les gestes sont répétitifs, douloureux, les cadences infernales. J'ai le canal carpien aplati, des kystes dans les mains. Aujourd'hui, je fais du conditionnement, un poste moins difficile. Mais les cadences sont toujours un problème. Ce n'est pas normal que tous les dimanches soir, on ne dorme pas parce qu'on angoisse d'y retourner. Le jour où on diminuera les cadences, on améliorera les conditions de travail». Arnold Marchal, 47 ans: «J'ai commencé à travailler à 18 ans et depuis 22 ans, je suis usinier dans la même entreprise de métallurgie. Pour moi, la pénibilité, c'est les TMS, les troubles musculo-squelettiques.Tous les jours, je répète inlassablement les mêmes gestes, dans des positions qui n'ont rien d'ergonomiques. Résultat? J'ai des tendinites à répétition: épaules, poignets, coudes. Mais, signe positif: on vient d'obtenir de la Cram (Caisse régionale d'assurance-maladie) une visite pour contrôler la pénibilité de tous les postes. Nous, on est déjà atteints, mais si on peut adoucir les conditions de travail des collègues...». Rémi Hamon, 34 ans: «Je suis professeur de lettres-histoire dans un lycée professionnel de Locminé. Dans mon travail, la pénibilité vient surtout des tâches administrativesqui nous sont imposées en dehors des heures de cours, de leur préparation et de la correction des copies. Qu'on ne me dise pas que les enseignants sont des feignants, je travaille 40heures par semaine en moyenne. La pénibilité vient aussi du stress, des demandes énormes des parents alors que nous, en tant que professeurs, on ne sait plus où on va. On a des objectifs inatteignables, on nous parle de résultats. On est dans une logique d'entreprise». Elisabeth Martin, 49 ans: «Je suis agent territorial spécialisé des écoles maternelles (Atsem). J'aime beaucoup mon métier, mais la pénibilité vient de mon temps de travail. Je travaille 38heures par semaine, réparties en quatre jours. Par jour, c'est donc 9h30 de travail, ce qui est beaucoup. Travailler avec des enfants de 2 à 5ans, c'est le bruit permanent qui peut être fatigant mais c'est aussi des problèmes physiques: tendinites, mal de dos. Pour moi, c'est le dos. Pendant le couchage et le lever des enfants, mais aussi pendant toutes les activités, la cantine, on n'est pas assis sur une chaise, mais on se met à la hauteur des enfants».

 



29/04/2011
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