LANESTER : STX
LANESTER
Construction navale. STX Lanester regarde vers l'Est
L'arrivée d'ouvriers lituaniens chez STX Lanester provoque quelques remous. La CGT dénonce une concurrence déloyale. Une analyse rejetée par la direction, qui mise sur la main d'oeuvre locale. Et sur la formation.
Des
Lituaniens ou des Roumains pour construire des barges à STX Lanester ou
des Fremm pour DCNS. Ce n'est pas nouveau. Les entreprises qui
travaillent pour les constructions navales du pays de Lorient recrutent
de la main-d'oeuvre étrangère. Européenne plus précisément. Le plus
souvent, disent les employeurs, lors de carnets de commandes bien
remplis. Et à la condition que le tissu local ne puisse pas répondre au
surcroît d'activités. Pour le syndicat CGT STX, qui est monté au
créneau hier, la pénurie de main-d'oeuvre avancée par la direction a
bon dos. «On avait déjà eu droit à des Polonais il y a deux ans.
Aujourd'hui, ce sont des Lituaniens. Et demain?», s'insurge Pascal Le
Mentec, de la CGT, qui comprend mal le recours à une société
lituanienne (une dizaine de salariés) au détriment du tissu local.
«C'est l'utilisation volontaire d'une main-d'oeuvre à bas coûtet une
?smicardisation? des salaires».
«Les compétences sont européennes»
À la direction de STX, l'arrivée de cette société Litania, qui sera sur
place durant trois mois, ne tient pas lieu d'argumentaire. «On doit
répondre à une commande (une barge de pose d'hydrolienne) pour fin
avril. C'est un calendrier très serré. Litania est une société
sérieuse, connue du groupe et spécialisée dans la coque métallique»,
expose Jean Roche. En réponse au syndicat, le directeur du site
lanestérien ajoute que la société lituanienne a dû répondre, au
préalable, à une évaluation sociale par le groupe. «Ils travaillent aux
mêmes conditions que les autres salariés, dans le respect du droit
français», poursuit le directeur qui rappelle que l'entreprise (104
personnes) a encore quinze postes d'ouvriers (charpentiers, soudeurs) à
pourvoir. «Mais pour l'heure, les candidatures manquent à l'appel. Le
bassin d'emploi est sec». Faute de puiser dans le vivier local, le
recours à la main-d'oeuvre étrangère est d'ailleurs une pratique
logique à l'échelle industrielle. «Les compétences dans la constuction
navale sont européennes. La Lituanie fait partie de ces pays
ressources».
«Respect du droit français»
Le cas
n'est pas rare dans le bassin d'emploi. Voilà plusieurs mois que le
groupe DCNS Lorient fait aussi appel à cette entreprise lituanienne
pour des travaux de coques. «On a dû faire face à un surcroît
d'activité», indique-t-on à DCNS, qui s'est d'abord tourné vers le
marché de la sous-traitance locale habituelle. En vain. D'où le recours
à Litania et, dernièrement, à des électriciens roumains «embauchés dans
le respect de la réglementation française», dit DCNS, qui réclame des
garanties (conditions d'hébergements des salariés...) aux entreprises
étrangères. Quant aux risques sur l'emploi local, DCNS rappelle
l'embauche de 150 personnes en 2010 et sa participation à la formation
des ouvriers. Bretagne Pôle Naval, qui regroupe les entreprises de la
sous-traitance, préfère retenir les efforts sur la formation. «Nous
travaillons, avec l'Union des métiers de la métallurgie (UIMM) sur la
promotion des métiers de la construction navale. Les entreprises sont
toutes mobilisées sur cet objectif», affirme Gilles L'Haridon, le
délégué général de l'association de professionnels. Pas de quoi, selon
lui, éveiller la crainte de la main-d'oeuvre locale.
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