11 h, vendredi, au domaine du Lain. Dans le parc, un grand chapiteau de toile rayée blanche et verte a été dressé, pour abriter des rangées de tables. Les traiteurs et les serveurs s'affairent pour sortir les plateaux de nourriture, et mettre les couverts. Un barbecue est en chauffe, prêt pour les grillades au feu de bois. Des bouquets de roses fraîches décorent le tout.

On achevait là, les préparatifs de la garden-party organisée pour la première fois par Cap l'Orient, à l'attention de ses élus et de tous ses salariés. Une initiative prise cette année, à la suite de l'arrivée d'un nouveau directeur général, Hervé Cornic et à la réorganisation de tous les services. Les éboueurs, salariés de Cap l'Orient, ont reçu leur lettre d'invitation.

Une augmentation de 250 € demandée

Mais hier, ce n'est pas pour manger des petits fours qu'ils se sont déplacés, à une trentaine, au parc du Lain. Ils sont venus pour jouer les trouble-fête et poser leurs revendications, sur la table. Depuis jeudi en effet, une centaine d'agents sont en grève.

« Nous voulons une égalité de traitements dans les salaires » explique leur délégué CGT, Dominique Guillemot. Ils dénoncent des disparités de revenus entre les agents de 13 communes de l'agglomération (1) et ceux de Lanester.

Le centre de tri de Caudan bloqué

Ils demandent 250 € supplémentaires par mois. « C'est ce que gagnent de plus que nous, les Lanestériens. Avant d'intégrer Cap l'Orient en 2002, ils ont obenu des augmentations de leur municipalité. Ils ont conservé ces acquis. Aujourd'hui, il faut que tous les éboueurs du pays de Lorient soient payés pareil. » Pour étayer leur argumentation, ils s'appuient sur une loi confirmée par un arrêt du Conseil d'Etat stipulant « qu'à travail égal, salaire égal ».

A Gestel, hier, les éboueurs ont dit tout cela au président de Cap l'Orient, Norbert Métairie, qui leur a rappelé : « Sur ce sujet, les négociations ont été ouvertes. Une nouvelle réunion est prévue lundi, où nous aurons tout le temps de faire le point. Je rappelle, en outre, qu'on vous a déjà proposé une prime supplémentaire de 17€ et que vu le contexte des finances locales, les budgets sont bloqués. »

De quoi faire bondir les éboueurs payés au smic. En sortant de la salle et en regardant le décor de la garden party, certains syndicalistes se sont étonnés de l'organisation de cette cérémonie.

Très peu sont restés boire le verre de l'amitié, tandis que les invités commençaient à affluer dans le parc. Les éboueurs ont préféré rejoindre leurs collègues qui assuraient le blocus du centre de tri et de la déchetterie de Caudan, depuis jeudi. Les équipements devaient être libérés et nettoyés, hier soir par les grévistes.

Françoise ROSSI.

Ouest-France