Les Plastimo refusent de couler
Social. Les Plastimo refusent de couler
19 juillet 2012
- Le Télégramme
Une centaine de salariés de l'entreprise Plastimo ont manifesté, hier matin, dans les rues de Lorient, avec l'espoir de lasauvegarde de leurs emplois. Ambiance.
Mercredi, 11h. C'est dans une ambiance bon enfant que l'on se pare de gilets de sauvetage devant les grilles de l'entreprise Plastimo,
à Keroman. Certains testent leurs sifflets d'alerte pendant que
d'autres s'attachent à faire vrombir les cornes de brume. Les casseroles
résonnent, la sono mobile laisse s'échapper la «Bella ciao», le chant
des partisans italiens. Sourires et boutades trouvent leur place dans le
cortège qui se prépare. Et pourtant, l'avenir de cette petite centaine
de salariés de l'entreprise demeure des plus incertains.
«On ne veut pas mourir»
Les candidats à la reprise du groupe Navimo, propriétaire de l'entreprise Plastimo
et placé en redressement judiciaire le 25mai dernier, se sont
manifestés, pour des propositions de reprises partielles. Une dizaine
des 149emplois de Plastimo Lorient
serait conservée, à lire l'offre la plus optimiste. «Un gros gâchis»,
pour Bertrand, salarié depuis cinq ans sur le site lorientais. «Il faut
que l'on fasse beaucoup de bruit! lance un meneur dans le mégaphone. Il
faut que l'on nous entende! Qu'ils entendent que l'on ne veut pas
mourir!» Le long du parcours, les manifestants recueillent les soutiens
des passants et chalands du marché de Merville. Les commerçants ne sont
pas en reste. Mais certains, fatalistes, jugent qu'il est déjà «trop
tard» pour défendre ces emplois aujourd'hui menacés. «Nous sauvons des
vies en mer, alors sauvez nos emplois!», trouve-t-on comme réponse dans
la colonne de manifestants.
Ces naufragés de Plastimo
Sur les coups de midi, après un rapide passage en centre-ville,
direction la sous-préfecture pour une mise en scène des plus étonnantes.
Radeau de sauvetage arrimé aux grilles du bâtiment et gilet de survie
autour du cou, Thierry, chef de projet, et son équipe de comédiens
improvisés reproduisent la scène du tableau du «Radeau de La Méduse»
devant les regards des policiers en faction. «Comprenez l'analogie
tellement énorme entre cette oeuvre et ce qui nous arrive». Thierry sort
de sa poche un imprimé issu d'internet: «La Méduse s'est échouée le
2juillet1816. 147 personnes durent se maintenir à la surface de l'eau
sur un radeau de fortune. Et seuls quinze embarqueront le 17juillet à
bord de l'Argus. Cinq encore mourront après leur arrivée au Sénégal».
Dans certains cas, mieux vaut en rire... Une délégation a été reçue en
sous-préfecture. «Notre objectif: mettre la pression sur les services de
l'État, affirme Gilles LeRoch, délégué à la CGT. Monsieur De Ribou,
commissaire à la réindustrialisation de la région Bretagne, a eu vent de
notre relance par téléphone. Il a affirmé y répondre très rapidement.
Aujourd'hui, on veut du concret, pas de réponse bateau»
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