Bac pro... ou sous bac-pro ?

► Remplacer les 2 années de BEP suivis des 2 années de bac pro par 3 années de bac pro signifie une baisse du temps de formation... d’où une baisse de niveau, notamment en enseignement professionnel, donc une baisse de l’insertion professionnelle des titulaires d’un bac pro 3 ans (actuellement de 73% contre 66% pour les autres bacheliers).

Cette baisse s’annonce même dramatique : - 35% et - 36%* en enseignement professionnel !!

On comprend les inquiétudes du patronat (CGPME et Medef) face au bac pro 3 ans, et leur volonté de conserver pour l’apprentissage le BEP 2 ans suivi du bac pro 2 ans… Il faut dire que tous les CFA qui ont expérimenté le bac pro 3 ans ont connu des échecs retentissants.

► La baisse en enseignement général est aussi très importante. Cela pénalisera les élèves qui voudront ou devront se reconvertir au cours de leur vie professionnelle.

- 32% et - 40%* en lettres-histoire ; - 28% et - 36%* en maths-sciences ; - 25% en langue vivante pour les filières industrielles ; - 42% et - 43%* en EPS ; - 49% et - 52%* en arts appliqués…

► Vers un diplôme « maison »

La généralisation du Contrôle en Cours de Formation (CCF)  pour l’ensemble des enseignements va de fait créer une inégalité entre les établissements… Ce qui signifie que le bac pro ne vaudra plus rien !

* chiffres communiqués lors du Conseil Interprofessionnel Consultatif du 8 déc. 08 ; Les pourcentages varient selon les bac pro industriels et tertiaires

Dégradation des conditions d’études :

► Les bac pro 3 ans sont prévus pour accueillir 30 élèves en industriels et 35 en tertiaire… De tels effectifs ne faciliteront pas le travail et le suivi des élèves…

► Aucune indication pour le dédoublement des classes n’est actuellement donné…

Disparition du BEP :

► La généralisation du bac pro 3 ans signifie la disparition du BEP à finalité professionnelle.

► Les élèves  actuellement en 1^ère année de BEP cette année peuvent se retrouver l’année prochaine dans des classes de 2^ème année de bac pro 3 ans. Ils seront pénalisés car les programmes ne sont pas les mêmes.

Poursuite d’études obligatoire !

► Le Bac Pro en 3 ans est un leurre inadapté à la réalité. Les jeunes futurs salariés seront moins formés, de par la baisse des heures d’enseignement et la diminution des 69 bac pro existants à 20 (plus généralistes)…  Cela obligera les titulaires du bac pro 3 ans à poursuivre leurs études en BTS ou à passer une certification spécialisée dans un métier précis…

BEP « rénové » : ça ressemble à un diplôme... mais danger !

► L’élève de bac pro 3 ans pourra obtenir une sorte de certification à la fin de la 2^ème année de bac pro 3 ans qui, soit-disant, équivaudrait au BEP... Mais ce « BEP rénové » ne sera pas un diplôme de niveau V comme l’était le BEP... avec des épreuves et une préparation spécifiques. Cela signifie donc que l’élève qui abandonnera ou échouera au bac pro se retrouvera sans rien, à la différence d’un bachelier actuel titulaire d’un BEP.

Les vraies raisons du bac pro 3 ans :

► Le  bac pro en 3 ans permettra de supprimer nombre de sections et de postes. (Le gouvernement Sarkozy a annoncé que l’Education nationale doit perdre 13 500 postes d’ici la rentrée 2009, et 85 000 d’ici 2012...)

► L’objectif du gouvernement est de casser la formation publique et gratuite... Afin de permettre à des organismes privés de s’enrichir en faisant payer des spécialisations et des certifications à durée de validité limitée pour les salariés (ce que le patronat appelle l’employabilité : au salarié de se donner les moyens d’être embauchable... pour le profit de l’entreprise qui n’aura plus à assumer la totalité de le remise à niveau de ses employés).

Non à la casse de la formation professionnelle !

L'avenir de la jeunesse vaut plus que les intérêts de certains !