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Françoise et Barbara, respectivement 10 et 8 ans de boîte, savent d'ores et déjà qu'elles vont être licenciées. Elles travaillent sur la plate-forme logistique, qui, selon le plan de restructuration, doit quitter Lorient. Le compagnon de Françoise travaille à la SBFM, àCaudan. Elle l'a vu se battre pendant un an pour garder son emploi. Aujourd'hui, c'est elle qui prend le relais. Le mari de Barbara est intérimaire et est actuellement au chômage. Elle a deux enfants.

«On ne sait rien»

«On enregistre les entrées de marchandises», expliquent-elles. «Ça fait un mois qu'on sait qu'on va être licenciées. Ça a été la surprise. On s'attendait à ce que les ateliers soient délocalisés. Mais on ne pensait pas que la logistique fermerait. Pour l'instant, on n'imagine pas l'avenir. On ne sait rien. Yaura-t-il des licenciements secs. Des reclassements? Des indemnités de licenciements? Si on se base sur la convention collective, on touchera une misère. Aujourd'hui on attend du concret. Les gens ressentent beaucoup de stress. Ils sont déprimés. On a connu cette entreprise dans une période faste. On est payé au Smic et on travaille pour les actionnaires. On espère que le P-DG va ouvrir les yeux. Pour lui, on est des numéros. Il nous l'a dit. Il ne veut pas nous connaître. On est là ce matin pour lui dire qu'on ne veut pas être éliminés comme ça. On n'est pas à zéro. Il y a encore de la trésorerie. On n'est pas en redressement judiciaire. On n'est pas des vaches à lait».