REFORME DE L ETAT AVRIL 2008
La révision générale des politiques publiques (RGPP)
SOMMAIRE
PRÉAMBULE
- Rapport présenté par M. Éric Woerth, ministre du budget, des comptes publics et de
la fonction publique, rapporteur général de la RGPP.
- La révision générale des politiques publiques (RGPP)
a) La démarche
b) La mise en oeuvre des réformes
c) Liste complète des décisions du CMPP 4 avril 2008
PARTIE I : DECISIONS DU CMPP DU 4 AVRIL 2008
I. La modernisation des ministères
(* : sans modification depuis le CMPP du 12 décembre 2007)
- Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de
l'Aménagement du territoire
- Ministère de l'Intérieur (préfectures)
- Ministère de la Défense
- Ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du
Développement solidaire
- Politique de sécurité
- Politique d'action extérieure de l'Etat
- Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
- Système éducatif
- Administrations chargées de la santé et de la solidarité
- Politique d'aide publique au développement (APD)
- Ministère du Budget, des Comptes Publics et de la Fonction Publique
- Ministère de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi
- Politique de la ville
- Secrétariat d'Etat à l'Outre-mer
- Secrétariat d'Etat aux Sports, à la Jeunesse et à la Vie associative
- Ministère de la Justice*
- Ministère de l'Agriculture et la Pêche*
- Services du Premier ministre *
- Ministère de la Culture et de la Communication*
II. Les grandes politiques d'intervention
(* : sans modification depuis le CMPP du 12 décembre 2007)
- La politique du logement
- La politique de développement des entreprises
- La politique de l'emploi et de la formation professionnelle
- La politique familiale*
- L'assurance maladie*
- La politique de solidarités*
PARTIE II : MISE EN OEUVRE DES DECISIONS DU CMPP DU
12 DECEMBRE 2007
I. Mesures par ministère
- Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de
l'Aménagement du territoire
- Ministère de l'Agriculture et la Pêche
- Ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du
Développement solidaire
- Ministère de l'Intérieur (préfectures)
- Ministère de la Justice
- Services du Premier ministre
- Ministère de la Culture et de la Communication
- Politique de sécurité
- Ministère de la Défense
- Ministère de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi
- Ministère du Budget, des Comptes Publics et de la Fonction Publique
- Ministère de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative
II. Mesures transversales
- La détermination d'un budget pluriannuel pour l'Etat
- La modernisation de l'organisation locale de l'Etat
- La simplification des procédures internes à l'Etat
- Le chantier de modernisation de la gestion des ressources humaines (GRH)
- La modernisation des fonctions supports de l'Etat : la paye
- La politique immobilière
- La réduction de l'impôt papier
- L'amélioration de l'accueil dans les services publics
- La réforme de l'organisation des achats de l'Etat
Rapport présenté par Éric Woerth
ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction
publique, rapporteur général de la RGPP.
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Rapport
RAPPORT PRÉSENTÉ PAR ÉRIC WOERTH, MINISTRE DU BUDGET,
DES COMPTES PUBLICS ET DE LA FONCTION PUBLIQUE,
RAPPORTEUR GÉNÉRAL DE LA RÉVISION GÉNÉRALE DES
POLITIQUES PUBLIQUES
La révision générale des politiques publiques constitue une démarche de modernisation
inégalée de nos administrations publiques. Annoncée par le président de la République lors
de sa campagne, lancée dès le 20 juin 2007, elle vise à changer en profondeur l'organisation
administrative française et le contenu de l'action publique, avec la volonté de répondre à une
triple exigence :
- disposer d'une organisation administrative et d'outils d'action des acteurs publics plus
simples et plus efficaces ;
- valoriser le travail des fonctionnaires ;
- diminuer le niveau de nos dépenses publiques, le plus élevé de la zone euro et le second
plus élevé des pays développés.
Le premier Conseil de modernisation, tenu le 12 décembre dernier, avait donné lieu à une
centaine de décisions qui sont en cours de mise en oeuvre dans les ministères concernés.
Ce deuxième conseil de modernisation des politiques publiques marque une étape
essentielle dans la conduite de la révision générale des politiques publiques, pour trois
raisons.
À la différence du premier Conseil de modernisation, qui constituait une première étape, tous
les ministères ont désormais été passés en revue au moins une fois par le comité de suivi.
Plusieurs ministères (la Défense, le Développement durable, l'Intérieur entre autres) ont déjà
une feuille de route de leur modernisation qui porte sur l'ensemble de leur champ d'action.
Grâce au travail fourni par des équipes d'expertise mixtes public-privé et à la mobilisation
des administrations, ces décisions sont fondées sur des travaux précis, dont la mise en
oeuvre devra être concertée avec les agents et l'ensemble des partenaires de l'État.
Ce deuxième Conseil de modernisation prolonge par ailleurs l'ambition de réforme du
premier, à travers une nouvelle série de décisions. Ces réformes, auxquelles s'ajouteront
celles du prochain Conseil de modernisation, permettront d'atteindre l'objectif de nonremplacement
d'un départ à la retraite sur deux entre 2009 et 2011, en améliorant dans le
même temps la qualité du service public. Elles représentent environ 7 milliards d'euros
d'économies à l'horizon 2011, dont une partie sera redistribuée aux fonctionnaires,
conformément à l'engagement du pésident de la République de redistribuer la moitié des
économies liées à la réduction des effectifs.
Près de quatre mois après le premier Conseil de modernisation, cette nouvelle étape est
également l'occasion de faire un état d'avancement des mesures décidées le 12 décembre
dernier. Cette transparence sur la mise en oeuvre est en effet un élément fondamental : la
démarche de changement, pour être réelle, implique en effet d'accorder autant d'attention à
la préparation des décisions qu'à leur application.
Préambule Page 2 sur 7
Rapport
Le troisième Conseil de modernisation aura lieu en mai prochain. Il permettra de compléter à
nouveau cet exercice d'identification des réformes et de renforcer le socle de construction du
budget pluriannuel 2009-2011, afin de garantir une plus grande visibilité des ministères sur
leurs moyens et une meilleure maîtrise de la dépense publique.
Un mouvement profond de réforme des administrations
Les réformes décidées lors ce deuxième Conseil de modernisation illustrent l'amplification et
l'accélération de la dynamique de réorganisation de l'appareil productif de l'État. De
nouveaux ministères ont désormais été examinés et des réformes importantes ont été
décidées, avec la même volonté que celle exprimée lors du premier Conseil de simplifier
l'organisation de l'État et de renforcer considérablement l'efficacité de son action. Les axes
de réforme sont les suivants.
Un État concentré sur ses priorités
Un État dispersé ne peut répondre aux attentes des Français. La qualité des services
publics, la gestion maîtrisée des finances publiques, l'efficacité des politiques publiques, ces
trois objectifs nécessitent au contraire de recentrer l'action de l'État sur ses priorités.
Plusieurs exemples illustrent cette volonté :
- le ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du
territoire rééquilibrera ses activités au profit du développement durable. Ses priorités pour
l'avenir ont clairement été affirmées lors du Grenelle de l'Environnement. Pour qu'elles
puissent être satisfaites, le ministère abandonnera l'activité d'ingénierie publique
concurrentielle, favorisant ainsi le développement d'une offre privée ;
- assurer la sécurité de nos concitoyens implique de concentrer l'action des effectifs de la
police et de la gendarmerie sur leur coeur de métier, la sécurité et la lutte contre toutes les
formes de violence, en réduisant fortement leur participation à des tâches administratives ou
à des missions périphériques ou à faible valeur ajoutée en terme de sécurité, par exemple
les gardes statiques ;
- dans tous les ministères, les réformes identifiées permettent de mutualiser certaines tâches
de support (le back office) et de développer l'externalisation sur des fonctions qui ne sont
pas au coeur du métier de l'État.
Un État plus simple
Les décisions du présent Conseil emportent la suppression d'une trentaine de structures
d'administration centrale ou d'organismes divers, en rapprochant notamment toutes celles
dont les missions sont proches ou complémentaires. À titre d'exemple, la direction de la vie
associative et la direction de la jeunesse et de l'éducation populaire du ministère de la
Jeunesse et des Sports seront fusionnées, tout comme le sera le service statistique du
ministère de l'Industrie avec ceux de l'Insee ou les directions de la formation et celle de
l'administration de la police nationale.
Cette simplification de l'organisation de l'État sera également recherchée au niveau local. La
structure de l'État au niveau régional sera profondément modernisée en rassemblant les
structures de l'État en huit directions dont le périmètre sera plus large et plus lisible pour les
citoyens et les partenaires de l'État. Les services d'établissements publics seront intégrés
dans ces directions afin de renforcer la cohérence de l'action de l'État. Au niveau
départemental, dans le respect de l'appartenance des fonctionnaires à leur ministère de
rattachement, des directions, en très petit nombre, organisées par politique publique et non
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Rapport
plus par logique administrative, seront mises en place. Elles mutualiseront largement leurs
moyens de fonctionnement.
Un État adapté à son temps
L'utilisation des nouvelles technologies est l'une des clés de l'amélioration de la qualité de
service des usagers tout en faisant faire des économies à l'État. La dématérialisation
permettra, par exemple, d'améliorer les délais de passage du permis de conduire ou encore
de simplifier la vie des créateurs ou repreneurs d'entreprises. L'accroissement de la
dématérialisation du paiement des impôts réduira le temps consacré par les Français et les
entreprises à ces formalités et constituera un support important des gains de productivité des
services de l'État. Cette modernisation doit conduire d'une manière générale à tirer toutes
les conséquences de l'évolution des moyens de communication, en réduisant la place du
papier dans la vie des usagers.
Un État qui n'hésite pas à changer de modèle d'organisation
La fusion de la direction générale des impôts et de la direction générale de la comptabilité
publique, ou encore la mise sous la même autorité des deux forces de sécurité constituent
des révolutions administratives. Souvent envisagées, mais jamais réalisées jusqu'à présent,
elles sont désormais en cours de mise en oeuvre dans des conditions très satisfaisantes :
- la direction générale des finances publiques a été officiellement créée le 4 avril 2008, sur la
base d'une fusion totale des deux directions, et avec la volonté de mettre en commun tout ce
qui peut l'être et de recentrer l'administration centrale sur des missions de stratégie et de
pilotage. 10 % des bureaux seront supprimés en administration centrale et les deux réseaux
seront totalement unifiés à compter du 1er janvier 2009. À la même date, le guichet fiscal
unique, qui constituera une simplification considérable de la vie des Français, sera
progressivement déployé sur l'ensemble du territoire ;
- la mise sous autorité commune des forces de police et de gendarmerie se traduira par une
mutualisation de leurs moyens, dans le respect du statut et de l'unité de chacune des deux
forces. Deux exemples le démontrent : en matière de gestion des ressources humaines, la
gestion administrative et la fonction de paye des personnels de la police seront intégrées ;
en matière d'immobilier, l'ensemble de la fonction immobilière de sécurité sera intégrée et
professionnalisée au sein du ministère de l'Intérieur.
Plusieurs autres ministères franchissent, dans le cadre de la révision générale des politiques
publiques, une étape essentielle :
- les armées vont voir l'organisation de leurs fonctions de soutien (près de 60 % de l'effectif)
profondément transformée, par une mutualisation de moyens (notamment interarmées), qui
permettra de mettre fin à l'émiettement excessif des responsabilités. De véritables « bases
de défense » unifiant les fonctions supports seront constituées. Ces réformes seront
complétées en fonction des conclusions du livre blanc sur la défense portant sur les priorités
stratégiques et opérationnelles de nos armées ;
- à l'étranger, l'action de l'État va être unifiée entre les différents services, sous l'autorité de
l'ambassadeur, et mieux proportionnée aux enjeux diplomatiques, consulaires, économiques
ou culturels. L'équilibre du réseau sera également modifié pour que la répartition des
moyens corresponde aux enjeux du XXIe siècle. Ainsi une trentaine d'ambassades seront
transformées en postes de présence diplomatique, à format réduit et simplifié ;
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Rapport
- la création d'agences régionales de santé, permettant, dans le respect des compétences
de l'Assurance maladie, d'avoir une gestion cohérente de l'organisation du système de
santé, constitue une évolution profonde, destinée à renforcer l'efficacité de notre système de
soins. C'est grâce à cette organisation nouvelle que les priorités sanitaires pourront être
encore mieux satisfaites qu'aujourd'hui et que des transformations indispensables pourront
se développer, comme celles de certains hôpitaux en centres de long séjour ou en
établissements médico-sociaux.
Une volonté de rationalisation qui concerne l'ensemble des acteurs publics
La démarche engagée porte sur l'ensemble des acteurs publics, y compris les
établissements publics. Tous les ministères sont ainsi engagés dans une démarche de
modernisation. D'autres acteurs publics, qui concourent à la dépense publique, comme les
chambres consulaires, doivent également entrer dans cette logique, en simplifiant leurs
procédures et leur organisation, de telle sorte que leur coût pour les entreprises soit réduit et
que la qualité de service qu'ils rendent soit accrue.
L'ensemble des réorganisations de ce deuxième Conseil de modernisation doit permettre à
l'État de gagner en efficience et de veiller à ce que chaque fonctionnaire réalise le travail le
plus utile pour la collectivité et le plus valorisant, dans le respect des valeurs du service
public.
C'est grâce à ces réformes que l'objectif de réduction des effectifs de fonctionnaires de l'État
annoncé par le président de la République lors de sa campagne sera tenu non seulement en
préservant la qualité de service, mais en l'améliorant. Ces réformes supposent des
réorganisations profondes qui seront conduites dans la concertation et dans la durée. Elles
seront rendues possibles par l'adoption d'outils favorisant la mobilité des fonctionnaires qui
seront prochainement proposés au Parlement.
Des politiques publiques qui se concentrent sur les besoins des Français
Pour atteindre nos objectifs de réformes structurelles et de redressement des finances
publiques, l'exercice de révision concerne l'ensemble du périmètre des politiques publiques,
sans tabou ni a priori.
C'est pourquoi ce deuxième Conseil de modernisation définit également des réformes
relatives à de grandes politiques publiques, pour lesquelles le Conseil du 12 décembre 2007
avait fixé des orientations politiques claires : l'emploi et la formation professionnelle, le
développement des entreprises et le logement. Ces réformes, qui s'inscrivent en parfaite
cohérence avec les priorités du président de la République et du gouvernement sur ces
champs, seront préparées avec les parlementaires et présentées au Parlement dans les
prochains mois.
Une politique du logement qui concentre ses moyens sur l'urgence des besoins
Dans son discours de Vandoeuvre, le président de la République a tracé les grandes lignes
de la politique du logement que le gouvernement entend mener.
La construction de logements doit s'effectuer là où les besoins sont les plus forts.
C'est pourquoi les outils de programmation en matière d'urbanisme seront revus et les aides
à l'investissement locatif recentrées sur les besoins. Comme annoncé le 12 décembre
dernier, l'État contribuera fortement à l'amélioration de l'offre en fournissant des terrains
constructibles actuellement détenus par la puissance publique.
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Rapport
La gestion du parc de logements sociaux doit tenir compte de la mise en oeuvre du
droit au logement. Les seuils d'accès au logement social (qui couvrent près de 70 % des
ménages contre moins de 60 % il y a dix ans) ont progressé mécaniquement via le passage
aux 35 heures. Ils seront ramenés à leur niveau initial. L'effort considérable effectué par le
gouvernement en matière d'accession à la propriété est centré sur les classes moyennes et
doit les aider à acquérir leur logement. Dans les zones tendues, la solution repose
davantage sur la mobilisation du foncier que sur l'extension indéfinie de l'accès au parc
social. Par ailleurs, de nouvelles ressources permettront de soutenir la construction de
logements sociaux : une politique de surloyers plus active sera mise en oeuvre ; un
accroissement des ventes de logements sociaux et une mutualisation des ressources
financières du parc HLM permettront à ces organismes de disposer des ressources
nécessaires pour accroître leur effort de production en veillant à ce que celle-ci intervienne
dans les zones tendues.
Enfin, les ressources importantes du 1% logement doivent être utilisées à meilleur
escient et en cohérence avec les aides publiques, sa gouvernance doit aussi être revue,
sauf à laisser perdurer une dispersion de moyens et des coûts de gestion très élevés. Ceci
permettra de financer les priorités de la politique du logement.
D'autres évolutions en matière de logement sont à l'étude et pourront être annoncées lors du
prochain Conseil de modernisation. Elles s'ajouteront à celles-ci et contribueront à la loi en
faveur du logement en cours de préparation.
Une politique de développement des entreprises ciblée sur les entreprises moyennes
La réforme du crédit impôt recherche, très puissante, conduit à revoir le système d'aides
directes, sauf à créer une situation présentant des incohérences et des effets d'aubaine. Les
aides directes seront en conséquence réservées aux entreprises de moins de 5 000 salariés
(sauf projets stratégiques) et leur taux sera révisé.
Cette évolution s'inscrit dans la volonté du gouvernement de favoriser le développement
d'entreprises moyennes, qui a notamment justifié la fusion de l'Agence de l'innovation
industrielle et d'Oséo.
Une politique de l'emploi et de la formation professionnelle qui se concentre là où les
besoins sont les plus forts
Sans prétendre encore à l'exhaustivité sur ce secteur important, deux premières mesures
ont été actées :
- d'une part, l'amélioration de l'emploi, en cours dans notre pays, est et demeurera liée à
des réformes structurelles. Les contrats aidés seront ainsi recentrés sur les personnes
qui sont le plus en difficulté sur le marché de l'emploi ;
- d'autre part, les exonérations spécifiques de charges sociales devront être plafonnées en
fonction du salaire et limitées dans le temps pour donner lieu à évaluation.
Ceci ne limite pas la réflexion sur ce champ important. Ainsi, en particulier, les objectifs de la
réforme de la formation professionnelle (recentrage des dispositifs et des financements sur
ceux qui en ont le plus besoin, particulièrement les demandeurs d'emplois, et simplification
de la collecte) seront-ils précisés dans le cadre des discussions en cours avec les régions et
les partenaires sociaux.
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Rapport
L'ensemble de ces décisions sur les politiques d'intervention démontre le souhait du
gouvernement que chaque euro dépensé atteigne au mieux l'objectif qui lui est fixé. En
réformant et en globalisant les dispositifs d'intervention, on peut mieux les orienter vers les
publics qui en ont le plus besoin.
Des décisions mises en oeuvre de manière concertée, coordonnée et rapide
Comme pour tous les projets qu'il mène, le gouvernement est attaché à un dialogue
approfondi, qui garantit au mieux l'application des réformes. C'est ainsi que les modalités de
mise en oeuvre de décisions importantes du premier Conseil de modernisation, comme les
réformes du divorce et du permis de conduire, sont en cours de concertation avec tous les
professionnels concernés, sous la responsabilité des ministres compétents.
De même, un dialogue social a été engagé et doit encore s'intensifier sur l'ensemble des
mesures. La réforme de l'État ne peut s'accomplir que si les fonctionnaires trouvent dans le
processus de changement une nouvelle source de fierté professionnelle et de motivation.
L'exercice de révision des politiques publiques doit en effet être l'occasion, pour tous les
agents publics, de se mobiliser pour un État moderne et des politiques publiques
performantes. Le dialogue est mené par chaque ministre, mais aussi au niveau de la fonction
publique dans son ensemble. Le Premier ministre a réuni, le 4 février 2008, les
représentants des employeurs publics ainsi que l'ensemble des organisations représentées
au Conseil supérieur de la fonction publique, afin de présenter, parallèlement à l'agenda
social de la fonction publique, les perspectives de la révision générale des politiques
publiques. Le Conseil supérieur de la fonction publique a été saisi des projets de textes
relatifs au chantier « gestion des ressources humaines » dont en particulier le projet de loi
sur la mobilité et la « boîte à outils » ressources humaines élaborée pour conduire les
transformations. Sur ces textes, la concertation approfondie que j'ai menée avec le
secrétaire d'État à la Fonction publique, et au-delà même des réunions du Conseil supérieur,
a permis de faire évoluer notablement un certain nombre des dispositifs envisagés. De
même, la commission permanente de modernisation des services publics, qui réunit des
organisations syndicales et des associations d'usagers, a été réactivée sous notre impulsion.
Plusieurs réunions de cette commission ont déjà permis des échanges riches sur la méthode
et sur plusieurs réformes, comme la mise en place des agences de service public, la
politique d'accueil ou la réforme de l'organisation locale de l'État. Un calendrier de
discussion dans ce cadre a été proposé aux partenaires sociaux : conformément aux
engagements pris dès le départ, le gouvernement met donc en place un dispositif de
concertation dense et volontariste.
Cet effort sans précédent de réformes dans chaque ministère s'appuie sur un
dispositif nouveau de suivi de leur mise en oeuvre. Le secrétaire général de chaque
ministère veille à un avancement rapide des réformes et anime à cette fin un comité de
pilotage. Un dispositif interministériel de suivi permet de tenir à jour un état des lieux de cette
application des décisions du premier Conseil de modernisation. Le suivi fera l'objet de
réunions au niveau des ministres.
Cet appareil de suivi, inspiré des méthodes de gestion de projet, permet de tirer déjà un bilan
d'étape, très encourageant. Toutes les réformes décidées par le gouvernement le
12 décembre 2007 sont lancées et les ministères ont fixé des calendriers précis de mise en
oeuvre : les fiches ci-jointes, ministère par ministère, en attestent. La démarche que nous
conduisons ne se limite pas à la décision et à l'annonce, mais elle accompagne la réforme
pour en garantir l'impact.
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Rapport
C'est notamment le cas des réformes des fonctions support de l'État, comme l'immobilier ou
les achats. Elles permettent de décharger les administrations de tâches techniques, pour
lesquelles l'expérience dans les entreprises a montré tout l'intérêt d'une concentration, qui
garantit à la fois taille critique, mutualisation et professionnalisme.
C'est également le cas de la réforme de l'organisation locale de l'État, qui a d'ores et déjà
largement atteint les objectifs fixés au premier CMPP, puisque la liste des directions
régionales a été arrêtée par le gouvernement : leur nombre passe d'une trentaine à huit.
Sur ce dernier point, le gouvernement tient tout particulièrement à affirmer l'impératif de
concertation. Des réunions interministérielles vont se tenir au plan local, sous l'égide du
préfet. Plus que jamais, toutes les réformes touchant au mode de fonctionnement de
l'administration seront menées dans un esprit de dialogue approfondi avec les organisations
syndicales.
Le premier Conseil de modernisation avait été l'occasion de réformer en profondeur les
structures de plusieurs administrations, notamment dans leurs services centraux. Par la
réforme de plusieurs dispositifs (comme le permis de conduire, le divorce ou les
naturalisations), il avait démontré qu'il était possible d'améliorer le service, tout en maîtrisant
le coût pour la collectivité.
Ce deuxième Conseil permet de constater que ces réformes sont étendues au-delà des
quelques ministères qui avaient été étudiés initialement, pour concerner désormais l'appareil
productif de toute la sphère publique, qu'il s'agisse des administrations centrales ou des
services déconcentrés, dont la structure et le fonctionnement sont profondément rénovés. En
outre, des politiques publiques majeures, comme le logement, la ville, le développement des
entreprises et l'emploi font l'objet de réformes en profondeur, permettant une meilleure
utilisation de l'argent public qui y est consacré.
La démarche d'extension du champ couvert par la révision générale des politiques publiques
se poursuivra. Un troisième Conseil de modernisation se tiendra au mois de mai,
préalablement au dépôt de la loi de programmation des finances publiques 2009-2011. Il
sera l'occasion de faire un point sur l'ensemble des décisions prises, et de poursuivre
l'amélioration de l'efficacité et de l'efficience de nos politiques publiques.
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Démarche RGPP
LA DÉMARCHE DE LA RÉVISION GÉNÉRALE DES POLITIQUES
PUBLIQUES
Quels sont les objectifs de la RGPP ?
La France se distingue en Europe et dans le monde par le niveau très élevé de ses
dépenses publiques – environ 54 % du PIB, ce qui se traduit à la fois par un taux de
prélèvements obligatoires très élevé, qui pèse sur la croissance et le pouvoir d'achat et par
un déficit qui continue à alimenter une dette qui a triplé de volume en trente ans.
Pour sortir de cette situation, des réformes sont nécessaires. La réduction du poids de nos
dépenses publiques ne peut pas se faire par un simple rationnement budgétaire, qui
conduirait à paupériser le service public sans pour autant réduire suffisamment le niveau des
dépenses.
Ce constat n'est pas original : le Canada, la Suède l'ont fait avant nous. Il les a conduits à
privilégier une remise en cause profonde des politiques publiques, pour les rénover. Ces
pays ont fait la preuve qu'une révision ordonnée de l'existant permettait à la fois de réduire le
niveau des dépenses publiques et d'améliorer la qualité du service public. Ils ont ainsi pu
financer leurs nouvelles priorités politiques.
L'objectif de la révision générale des politiques publiques est donc simple : faire mieux avec
moins. Concilier l'amélioration du service public lorsqu'elle est nécessaire avec l'économie
de moyens dès qu'elle est possible. Ceci passe à la fois par des gains de productivité de
l'administration (en réalisant le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la
retraite) et sur une meilleure utilisation de chaque euro d'argent public.
Les réformes issues de la RGPP seront traduites dans le premier budget pluriannuel de la
France qui couvrira la période 2009-2011.
Comment procède-t-on ?
La démarche repose sur la combinaison de l'audit et de la décision politique. Vingt-six
équipes d'auditeurs, composées de fonctionnaires issus du corps d'inspections et de
consultants privés, soit plus de 300 personnes, sont mobilisées. Les auditeurs utilisent tous
la même grille de sept questions simples pour passer au crible les politiques publiques :
Préambule Page 2 sur 3
Démarche RGPP
Que faisons-nous ? Que faisons-nous ? Quels sont les besoins et les
attentes collectives ?
Quels sont les besoins et les
attentes collectives ?
Qui doit le faire ? Qui doit le faire ?
Quel scénario de
transformation ?
Quel scénario de
transformation ?
• Quels sont les objectifs de la politique publique ?
• Quels services assure-t-elle ? Que garantit-elle ?
A quoi contribue-t-elle ? à quoi remédie-t-elle ?
• Qui sont les bénéficiaires visés et leurs
caractéristiques ?
• Quels scénarios d'évolution pour obtenir une politique
publique plus efficace et moins coûteuse ?
• Comment garantir une mise en oeuvre efficace ?
• Quelles évolutions permettent d'optimiser les
moyens de cette politique tout en assurant le
respect de ses objectifs et l'amélioration du
cadre de travail des agents ?
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