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2011 02 Égypte. La fin de l'ère Moubarak

Le télégramme 

L'Histoire s'est brutalement accélérée, hier en Égypte. Alors que la veille, déjà, le départ du président Moubarak faisait l'objet de folles rumeurs, le raïs, qui s'est retiré dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, a finalement confié les affaires du pays à l'armée égyptienne avant de démissionner, après 18jours de contestation populaire.

Un maréchal de 75 ans

La prise en main du pays le plus peuplé du monde arabe par l'institution militaire a été annoncée dans une déclaration laconique par le vice-président Omar Souleimane. «Compte tenu des conditions difficiles par lesquelles passe le pays, le président Mohammed Hosni Moubarak a décidé d'abandonner le poste de président de la République et a chargé le conseil suprême des forces armées de gérer les affaires du pays», a-t-il déclaré à la télévision. Ce conseil est dirigé par le ministre de la Défense, le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, qui a fait une apparition, hier soir, devant le palais présidentiel d'Héliopolis, près duCaire, pour saluer la foule. Le maréchal, âgé de 75 ans, est un pilier de l'appareil militaro-politique égyptien, réputé rétif au changement. Il dirige depuis vingt ans les forces armées égyptiennes. Officier de l'armée de Terre, le maréchal Tantaoui a participé aux conflits de 1956 (canal de Suez), 1967 (Guerre des Six-Jours) et 1973 (Guerre du Kippour).

Une tâche colossale

L'armée égyptienne est désormais confrontée à la tâche colossale de restaurer la stabilité tout en répondant aux aspirations au changement démocratique. Hier, elle a promis «une transition pacifique du pouvoir menant à une société démocratique libre» et assuré qu'elle ne voulait pas se substituer à la «légitimité voulue par le peuple». L'ampleur des manifestations d'hier, et peut-être aussi les pressions internationales ont, semble-t-il, amené l'armée, perçue comme un médiateur entre un pouvoir absent et la révolte de la rue, à accepter un départ de Hosni Moubarak. L'incertitude règne toutefois sur la manière dont l'institution militaire, adepte du culte du secret, s'y prendra pour gérer le pays. Forte de près de 470.000 hommes, l'armée hérite également d'un pays à l'économie gravement affectée par 18 jours de crise, déserté par les touristes, et faisant face à des investisseurs étrangers sur leurs gardes.

Gel des avoirs

L'annonce de la démission du raïs est intervenue alors que plus d'un million de personnes manifestaient à travers l'Égypte. Les protestataires réunis place Tahrir auCaire ont alors explosé de joie (lire en page3) tandis que les Frères musulmans saluaient «l'armée qui a tenu ses promesses» et le «combat» des Égyptiens. La communauté internationale a, elle, salué le départ du dirigeant égyptien tout en restant prudente sur l'évolution de la situation. Surtout, les Occidentaux ont insisté sur le respect des accords de paix avec Israël. Hier, la Suisse a annoncé, par ailleurs, le gel «immédiat» des avoirs que pourraient détenir dans la Confédération Hosni Moubarak et son entourage.



12/02/2011
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