Grenelle de la Mer : Un cap intéressant !
1er compte rendu de la
négociation
Grenelle
de
Des actes suspendus aux
financements
et à la volonté de mise en œuvre.
La négociation du
processus lancé en mars par le Ministre Jean-Louis Borloo vient de s’achever.
Il en résulte un texte de 70 pages (en phase de relecture) comportant plus de
500 propositions d’inégales portées.
Si tel était le
cas,
Les critères écologiques et sociaux doivent fonder les bases d’une nouvelle
forme d’économie et de nouveaux modes de production.
Il en ressort une série de dispositions
intéressantes :
Ø Une réorientation de la pêche vers un concept durable dans la concertation
et avec accompagnement social par la puissance publique pour l’adaptation de la
profession. Cette dernière, ses salariés, ceux qui vivent de cette activité ne
sauraient devoir supporter les conséquences d’une reconversion inéluctable. De
nouvelles espèces de poissons seront protégées et les aires maritimes protégées
(AMP) deviennent des outils de gestion commune entre scientifiques, écologistes
et pêcheurs.
Ø Un volet industriel conséquent sur lequel
Plusieurs filières sont suggérées, esquissées ou
renforcées : énergies renouvelables, recyclage des déchets coquillés,
gestion des écosystèmes, dépollution.
Toutes ouvrent des perspectives d’emplois nouveaux. La filière de déconstruction
des navires en fin de vie, revendiquée depuis des années par
Ø De nouvelles conditions d’exploitation des ressources et de l’usage de la
mer fondées sur des critères environnementaux, sociaux, économiques et
techniques qui responsabilisent les groupes industriels et de transport.
Ø Un volet formation professionnelle, en lien avec les qualifications mais
aussi les nouveaux métiers possibles et les reconversions. La création d’une
filière cohérente de formation (universitaire et professionnelle) qualifiante
du CAP au BTS.
Ø Un volet recherche et développement de nature à renforcer la connaissance
maritime et contribuer à une meilleure maitrise et à l’évolution des modalités
d’exploitation des ressources et de l’exploitation des activités liées à la
mer. La mise en place d’un pôle de recherche énergétique public.
Ø Une révision de l’approche transport, secteur pivot dans le type
d’échange mondiaux , avec d’importantes dispositions sociales : lutte
contre les pavillons de complaisance, ratification par
Ø Une mise en synergie du portuaire et des transports terrestres pour
organiser et fiabiliser le rapport modal en faveur du fer et du fluvial. Le
texte remet en cause la concurrence entre les ports et leur spécialisation.
Pour autant, nous ne sommes pas encore au stade où il en serait fini du
« far west » social et environnemental
de la mer considéré, par les Armateurs, comme un business land réservé.
Ø Des dispositions environnementales incontournables d’autant plus
renforcés qu’elles sont associées, systématiquement, aux impacts sociaux y
compris s’agissant de l’aménagement du littoral.
Ø Des volets mer obligatoires dans
les schémas de cohérence territoriaux (SCOT), ce qui doit permettre de rendre
opposables certaines dispositions.
Ø Une responsabilisation du gouvernement sur les outils et moyens publics
pour la mise en œuvre. Bien que trop vague, cet aspect ouvre la voie à une
expertise sur l’organisation de l’Etat et les effectifs inversant l’approche
d’une RGPP qui faisait fi des besoins à prendre en compte.
Ø La récente réforme portuaire sera auditée à l’aulne de la nouvelle politique
maritime.
Ø Le principe de gouvernance à cinq est pérennisé et décentralisé
démocratisant la construction des décisions.
Ø Le concept d’une politique maritime intégrée, de la mer et du littoral,
est celui retenu. Il vient percuter les principes de gestion et d’objectifs de
rentabilité par activités. Il remet en cause l’approche sectorielle qui prévaut
depuis des années et prend le contre pied des déréglementations coutumières.
Ø C’est maintenant sur
les financements et la mise en œuvre que se situe l’enjeu. Ne nous trompons pas,
tout reste à faire !
La question reste entière, le gouvernement est devant ses responsabilités
et contradictions. Le volet financier du Grenelle de
En conclusion :
Les dispositions
retenues forment les ingrédients et la base de décisions en faveur d’une
véritable réorientation de la politique maritime. En ce sens, la chute du
Grenelle est intéressante. Mais le gouvernement restant corseté par le dogme de
la gestion libérale, avec armateurs et businessmen multinationaux comme gardiens
du temple, concrétiser est suspendu à la poursuite des mobilisations. Ces
dernières disposent, à présent, de points d’appui nouveaux et certains.
16
juillet 2009
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