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Chaffoteaux. Les ouvriers posent nus pour leur emploi [Video]
15 août 2009

Pour faire parler d'eux et montrer leur détermination à leur direction, treize ouvriers de Chaffoteaux, à Ploufragan (22), menacés de licenciement, ont posé nus cette semaine, pour un calendrier qui sera baptisé «Les dieux de l'usine».

<http://memorix.sdv.fr/5c/www.letelegramme.com/infos/eco_articles/1333199340/Position1/SDV_TB/default/empty.gif/35303736613330633461376138656630?>  

¼/span>?Nous voulons montrer à la direction que nous sommes prêts à nous mettre à poil pour défendre notre emploi.» Bruno Piquepaille a 29ans, presque six années d'ancienneté au sein de l'usine Chaffoteaux et un leitmotiv: «Nous avons tout à gagner à nous battre». Il y a deux mois, le jeune homme a appris que ses patrons italiens (le groupe Ariston Thermo Group) voulaient fermer le site de Ploufragan(22) et licencier les 207 salariés affectés à la production des chauffe-eaux et des chaudières. Depuis cette date, l'ouvrier est «à fond dans la lutte collective». Et cette semaine, la lutte collective a pris une forme inédite. «Il y a deux ans, sur la chaîne de montage, on s'était dit avec des collègues que l'on pourrait poser pour un calendrier afin d'obtenir une prime ou organiser un voyage», relate Bruno. «À l'époque, c'était sur le ton de la plaisanterie». Seulement, aujourd'hui, la plaisanterie n'en est plus une.

«Je suis arrivé sans rien je repars à poil»

Jeudi après-midi et hier matin, treize volontaires se sont en effet mis à nu sous l'objectif du photographe François Daniel. Objectif: réussir un coup médiatique et montrer à la direction le degré de détermination des troupes. «Au début, cela a été compliqué de recruter du monde», poursuit Bruno Piquepaille. «Mais l'effet de groupe a fait que même les plus réservés ont participé». «J'ai voulu prendre ces hommes tels qu'ils sont, avec leur outil de travail, et en détournant la marque Chaffoteaux. L'idée, c'est de montrer que derrière chaque chauffe-eau se cache un ouvrier», indique de son côté le photographe. Le résultat de son travail ne sera pas visible tout de suite, mais certaines des légendes qui accompagneront les clichés sont déjà connues. «Moi j'aime bien celle qui dit: ?je suis arrivé sans rien, je repars à poil? », poursuit François Daniel.

Pas de place pour la morosité

En immersion totale au sein de l'usine, depuis maintenant un mois et demi, le photographe - missionné par l'Office départemental de développement culturel des Côtes-d'Armor (ODDC 22) - a déjà réalisé deux séries de cartes postales, tirées à 26.000 exemplaires, avec les ouvriers. «Ce qui me chiffonne, c'est que plusieurs personnes se sont étonnées que ?les Chaffoteaux? sourient sur les photos. Mais, ils savent mieux que quiconque que l'heure est grave. Seulement, ils sont ensemble, un groupe s'est formé, une ambiance s'est créée et il n'y a pas de place pour la morosité. Je trouve ça bien que la lutte soit joyeuse.» Lundi matin, tous les ouvriers se retrouveront pour une assemblée générale. Pour organiser leurs prochaines actions et décider s'ils se lancent dans la grève générale.*   Julien Vaillant

source : http://www.letelegramme.com/ig/generales/economie/chaffoteaux-les-ouvriers-posent-nus-pour-leur-emploi-15-08-2009-509477.php