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Discrimination syndicale. Six salariés d'Alcatel-Lucent obtiennent réparation

730.000 € de dommages et intérêts. C'est ce que va devoir verser Alcatel-Lucent, pour discrimination syndicale envers six de ses salariés, dont deux ont travaillé à Lannion.

Michelle Crochemore et Brigitte Loro ne sont pas près d'oublier cet appel du 27janvier 2011. À l'autre bout du fil, leur avocat, Me Amine Ghenim, leur annonce la bonne nouvelle: Alcatel-Lucent, leur ancien employeur, abandonne son pourvoi en cassation. La société de télécommunication accepte ainsi, de fait, de verser les 730.000 € de dommages et intérêts auxquels elle a été condamnée par la cour d'appel de Paris, en septembre 2010, pour discrimination syndicale envers six de ses salariés.

Parmi ces derniers: Michelle et Brigitte, salariées du groupe à Lannion, jusqu'en juillet2009. «Ce fut une surprise sur le coup. Je pensais qu'ils iraient jusqu'au bout», n'en revient toujours pas Brigitte Loro. Il faut dire que la décision de la cour d'appel de Paris vient ponctuer une affaire qui remonte au début des années 2000. Il y a bien eu des tentatives de médiation mais toutes ont avorté. «Alcatel-Lucent ne voulait pas reconnaître la discrimination syndicale, raconte Brigitte. Mais nous, on n'avait pas fait tout ça juste pour l'argent. On tenait à ce que notre préjudice soit reconnujuridiquement!».

Des écarts de salaire

Embauchées au début des années 70, et très rapidement engagées syndicalement, les deux ouvrières spécialisées ont eu, vite, plus que la désagréable impression d'être privées d'avancement de carrière. «Les augmentations de salaires, ce n'était pas pour nous», raconte Michelle. Au fur et à mesure que les années passent, les deux déléguées syndicales voient les écarts se creuser. «À la fin, en comparant avec des copines, embauchées à la même période que nous, on constatait des écarts de salaires de 250 à 300 €. Idem pour les coefficients: les nôtres étaient à 190, tandis que les leurs étaient à 225», explique Michelle.

«Que ça serve à d'autres»

Pas question de laisser passer ça. Les deux déléguées de la CGT saisissent l'Inspection du travail, qui «a fourni un énorme travail!» Entrent en contact avec FrançoisClerc, responsable juridique à la fédération CGT de Paris. Et font le lien, très vite, avec quatre autres salariés d'Alcatel-Lucent France, eux aussi délégués syndicaux. «On savait qu'en faisant une démarche collective, on serait plus fort». La cour d'appel de Paris leur a donné raison. Une décision qui devrait d'ailleurs faire jurisprudence. «On espère bien que ça servira à d'autres», souhaitent les deux Trégorroises.



12/02/2011
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